Départ de Bamako où la nuit a été dure, une grosse pluie a transformé nos couchages en éponge géante. Pour Julie, à peine 5 heures de sommeil, pour Sam à peine 2. La tête dans le cul, on prend la route quand même. Petit route tranquille où l'on fait directement un changement de conducteur car Sam s'endore au volant. Premier poste de douane, on nous demande le laissé-passer touristique de la voiture, que l'on a pas. On explique qu'à la frontière on ne nous a pas fournie ce document et le douanier nous laisse passer. Deuxième poste de douane... Le douanier fait du zèle, il dit que l'on est en infraction, nous parle de politique et nous explique que même au Mali l'élection de notre new président a des répercutions et nous accuse quasiment d'en être les responsables. Il veut immobiliser la voiture et que l'on aille chercher le papier à Nioro ( environ 1000 km). Nous ne nous dégonflons pas mais ça nous embête quand même. On palabre...on palabre jusqu'à ce qu'un éclaire de genie traverse Julie et lui fait dire: "Bon! on va appeler Niko à Bamako il connait le chef des douanes.". Julie va à la voiture allume et triffouille son portable qui n'a pas de réseau. Le douanier parle à ses collègues rapidement en bambara et rapelle Julie. Il nous fait un baratin sur le fait que le touriste est roi et nous laisse partir...Moralité, si le douanier pète plus haut que son cul, il faut péter plus haut que lui! On prend la route et dès que les douaniers ne sont plus en vue, on explose de rire. on continue de rouler sans problème jusqu'à la frontière, où les douaniers refont le même topo. Là, Sam tout seul face à trois grands gaillards, baratine toutes les histoires possibles, imaginées à deux le long de la route: ''On est attendu à l'ambassade, ils savent où on est et si on est pas là demain ils vont venir nous chercher", "on va appeler Niko qui connait le chef des douanes à Bamako", "On a réussi à traverser tout le pays sans aucun problème et à la sortie, on nous dit que c'est pas bon, c'est vos collègues qui n'ont pas fait leur boulot"... Palabres plus longs que les précédents, mais on repart sans jamais avoir backchiché! C'est ça aussi de participer à la démocratisation du pays! Et puis ça y'est. Nous rentrons dans le pays des hommes intègres et ça se ressent au postes de police, de gendarmerie et de douane. Les papiers sont fait rapidement, sans que l'on nous glisse un petit: "Alors, vous nous ramener quoi pour nous?". On arrive à Bobo-Dioulasso, à l'auberge où on avait dormi en 2004. On est crevé car on a fait peu de kilomètres, mais beaucoup d'arrêts pour les procédures douanières. On mange, on s'endort dans un bon lit sec, au calme. Le lendemain, départ pour Ouaga, route tranquille, jolis petits villages, seul un chien qui s'est jeté sur la voiture et que Sam n'a pas pu éviter, vient ternir le tableaux. Comme dit Inoss: "C'était son heure". Il a décroché un peu le parchoc arrière, mais rien de plus. On arrive à Ouaga. On cherche un peu, Honoré arrive à nous guider un peu par téléphone, puis en mobylette. On garre la voiture devant chez lui. Ca y'est la première partie de ce long voyage est bouclée. On a fait 8300 bornes, une vidange, un parchoc décroché, 50 km de pistes, vue des centaines de paysages, été assis des journées entières, discuté avec des dizaines de personnes, logé dans des dizaines de lieux. La voiture est toujours en bonne forme. On est fatigué et content d'être là. En même temps un peu déboussolé de mettre une pause à la vie de nomade que l'on a mené ce mois de juillet. Pleins de sentiments différents ressortent, notre départ parait loin, et en même temps quand on regarde en arrière, assez proche. On va se reposer quelques jours avant de recommencer les pojets associatifs.